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Vendredi 12 décembre 2014, mise en ligne Afrocentricity.info, le 15 décembre 2014
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Invité : Dr Yves Ekoué AMAÏZO,
Titre : Directeur Afrocentricity Think Tank (Groupe de réflexion, d’action et d’influence)
Contact : yeamaizo@afrocentricity.info
Thème : La Carte d’identité biométrique opérationnelle dans la zone CEDEAO en 2016 ?
Ecouter l’échange radiophonique et lire la contribution écrite.
Contribution de Dr Yves Ekoué AMAÏZO,
Directeur Afrocentricity Think Tank, Economiste
12 décembre 2014, mise en ligne 15 décembre 2014
Les 15 pays de la Communauté économique et de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), après de multiples reports ont finalement choisi l’action. Après avoir supprimé le visa avec le passeport commun pour les ressortissants de la zone, le temps est venu pour la carte d’identité biométrique, en attendant le passeport biométrique commun. La décision historique datée du 11 décembre 2014 émane du Conseil des ministres de la CEDEAO qui s’est tenu à Abuja au Nigeria.
Fini le certificat de voyage qui faisait office de laisser-passer dans la zone. Une période de transition non clairement définie est prévue avec deux cartes qui seront utilisées en parallèle. L’actuelle carte nationale d’identité et la nouvelle carte d’identité biométrique seront invariablement utilisées au cours d’une période de transition, ce qui témoigne d’un changement en douceur dans la mise en œuvre des décisions des dirigeants africains. Cette approche de CEDEAO gagnerait à être utilisée dans certains pays-membres qui choisissent encore la « chicotte » et refusent d’observer des périodes de transition pour faciliter l’acceptation par les populations, mais aussi par certains responsables des forces dits de l’ordre qui parfois créent le désordre.
La carte d’identité biométrique et demain, le passeport biométrique doivent restés infalsifiables, sécurisés et reconnus pas tous. Aussi, il n’est pas inutile de s’interroger sur ceux qui seront désignés pour fabriquer ces documents officiels. S’il s’agit encore trop souvent de sociétés non africaines, cela doit changer en optant pour une forme de partenariat 50/50.
Avec un taux de croissance économique estimée autour de 6,3 % en 2014, la zone CEDEAO est la plus dynamique des régions d’Afrique. Aussi, il est impossible de soutenir cette croissance élevée quand l’Union européenne peine avec moins de 1 % si les entraves à la circulation des personnes, des biens, des services et du capital devaient continuer à être légions. Mais ce dont il faut surtout se réjouir, -car il s’agit bien d’une bonne nouvelle pour les populations de cette sous-région-, c’est la probable entrée en vigueur de l’Union douanière tant attendue et maintes fois repoussée. L’indiscipline dans le respect des critères de convergence dans la sous-région y est pour quelque chose. Il s’agit de tout faire pour que des mesures d’accompagnement viennent renforcer dans les faits la mise en œuvre du tarif extérieur commun (TEC) dans la zone, ce dès le 1er janvier 2015.
Par ailleurs, il faudra nécessairement mettre en œuvre des mesures de contrôle non par la répression par quelques douaniers, policiers, gendarmes ou militaires indélicats mais en associant la population pour identifier les abus et surtout stopper l’impunité et la corruption qui en découlent. En filigrane, c’est toute l’harmonisation de la régulation du vivre ensemble dans la CEDEAO qui est en mouvement, notamment sur l’harmonisation de la réglementation sur la fiscalité, sur l’emploi et le travail, sur le refus de l’impunité, bref sur la prévisibilité et la transparence dans cette sous-région. Réussir ce travail titanesque, c’est à terme faciliter la création de richesses, faciliter les échanges et attirer et conserver les investisseurs et permettre une amélioration du pouvoir d’achat par la distribution intelligente des fruits de la croissance.
La palabre africaine intelligente peut y contribuer en attendant la création de la monnaie commune, elle-aussi maintes fois retardée. Encore faut-il s’assurer que seuls les Etats-membres de la sous-région sont bien membres, ce qui n’est pas le cas du Franc CFA, à moins que la France ne déménage dans la zone CEDEAO. YEA.
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