Patou Kanzi à la BAD fait référence au Dr Yves Ekoué Amaïzo :
La BAD n’a pas encore « son » instrument financier dédié exclusivement au développement des capacités productives, à la création de la richesse et de la prospérité.
La Banque Africaine de Développement, BAD en sigle, tiendra son Assemblée annuelle le 28 mai prochain à Arusha, en Tanzanie. C’est dans ce cadre et en marge de la dite Assemblée annuelle que son Secrétaire Général, Mme Cécile a animé hier une conférence de presse depuis le siège provisoire de la BAD à Tunis, la capitale tunisienne. Cette conférence de presse a été aussi suivie par vidéoconférence à travers plusieurs pays africains concernés.
Outre la RDC et la Tunisie, la Côte d’Ivoire, le Rwanda, l’Égypte, le Soudan, la Zambie, le Ghana et bien d’autrespays encore ont participé à cet échange via la magie de la technologie. Cette conférence a été modérée en anglais et en français par M. Madani. L’oratrice a exposé sur plusieurs questions financières et autres intéressées par la BAD dont les préoccupations des populations sensées bénéficier des financements y relatifs.
Il faut noter que plusieurs interventions ont milité en faveur d’une politique de la BAD orientée vers les privés et les populations directement. Ces interventions ont plaidé notamment pour que la BAD favorise l’accès au crédit pour les démunis et une réelle prise en compte de l’impact du financement sur les populations qui sont les principales bénéficiaires.
Pour rappel, la Banque Africaine de Développement (BAD) est un établissement bancaire international créé en 1964. 53 pays africains en sont membres et elle est soutenue par 24 pays européens, sud et nord-américains et asiatiques, apprend-on d’africa-onweb.com.Le groupe de la BAD à son siège à Abidjan en Côte d’Ivoire. Cependant, ses activités ont été relocalisées temporairement à Tunis (Tunisie) depuis septembre 2003, après les troubles générés en Côte d’Ivoire. Et au mode-diplomatique.fr d’ajouter que cette institution accompagne les priorités nationales et régionales des États membres , non sans prendre en compte ses propres visions fondées sur la promotion mondiale du continent, la réduction de la pauvreté, l’intégration et le renforcement de la compétitivité de l’Afrique sur les marchés internationaux.
Selon Yves Ekoué Amaïzo, Économiste, consultant international, directeur du groupe de réflexion, d’action et d’influence Afrology, auteur de Crise financière mondiale : des réponses alternatives de l’Afrique, le continent africain ne dispose pas encore de « son » instrument financier dédié exclusivement au développement des capacités productives, à la création de la richesse et de la prospérité. Celui-ci se demande, au-delà de la courroie de transmission de l’aide internationale par le GBAD, si le continent saura créer des intermédiaires financiers lui permettant de devenir le principal acteur de son destin. La question vaut son pesant d’or dans la mesure où le développement concret ne peut se faire si la population africaine via ses propres instruments ne s’en approprie pas.
Toutefois, outre les procédures et politiques traditionnelles de la BAD, qui sont essentiellement menés vers un partenariat BAD-états, la question de financement des privés est déjà sur la table de l’Assemblée annuelle du 28 mai prochain à Tanzanie. A cette occasion, la BAD va une fois de plus édictée des lignes directrices sur sa politique en faveur du développement de l’Afrique.
Patou Kanzi